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MRS. ELISABETH WARREN, LES PRIMAIRES ET LES PARTIS



Le cas de Mrs. Warren ...

Insuffisamment soutenue par les membres ou partisans du parti démocrate, Mrs Elisabeth Warren vient de renoncer à sa candidature aux primaires présidentielles américaines.


En Juin 2019 (1), il apparaissait que cette candidature pouvait apporter un élément nouveau dans le débat politique d’outre-atlantique - Mrs Warren ayant présenté une orientation globale et des propositions précises plus novatrices que celles de Joe Biden mais moins clivantes que celles de Bernie Sanders.


Son caractère déterminé, son expérience de sénatrice, son âge (70 ans contre 77 et 78 ans pour les deux autres candidats) et son genre étaient également des atouts importants. De sorte que, face à Donald Trump, elle semblait peut-être mieux armée pour briguer la présidence.


Lors des primaires, elle a sans doute souffert d’une insuffisance de notoriété et surtout … de moyens financiers pour mener une campagne particulièrement exigeante, complexe et semée d’embûches.


… amène à s’interroger sur la question des primaires ...

Ce qui devrait peut-être conduire à réfléchir sur le système même des primaires comme moyen de désigner le candidat d’un parti politique - au-delà du cas américain qui a atteint des sommets de confusion, d’imprévisibilité, d’excès médiatiques et de gaspillage financier.


Dans plusieurs pays de l’UE, certains partis politiques se sont laissés entrainer par ce modèle avec des résultats pour le moins inégaux.


Organiser une campagne publique dans laquelle des personnalités d’un même parti politique se livrent inévitablement à des attaques personnelles n’est pas fait pour garantir une image positive de ce parti ni de son candidat final dans l’ensemble de l’opinion. Cela est aussi susceptible de créer ou d’aviver des dissensions durables entre les dirigeants et partisans des différents camps. Enfin, on peut se demander quelle est la représentativité réelle des participants (occasionnels) aux “élections” primaires par rapport à l’ensemble des sympathisants d’un parti et - par voie de conséquence - quelle est la légitimité du candidat ainsi “désigné”.


… ainsi que sur celle des partis politiques

Surtout, cette pratique amène à s’interroger sur le rôle - voire l’utilité - des appareils et des dirigeants des partis politiques s’ils ne sont pas à même de proposer directement à l’ensemble des électeurs une ligne politique et un candidat. De fait, c’est sans doute l’affaiblissement et les divisions internes - pour toutes sortes de raisons - qui ont progressivement amené ces partis à renoncer à jouer ce rôle essentiel.


Aux États-Unis comme en Europe, on assiste effectivement à ce phénomène de perte d’autorité et de légitimité des partis - aggravé au surplus, dans l’UE, par un émiettement et une volatilité chroniques des formations. Le rôle de relais qu’elles sont censées jouer entre l’électorat et le pouvoir (1) n’est plus véritablement assumé laissant la place à une forme de “démocratie directe” qui peut parfois s’avérer dangereuse.


Rien ne permet de penser que Mrs Elizabeth Warren aurait pu, le cas échéant, être “désignée” par le parti démocrate. Mais il n’est pas non plus certain que le choix qui sera finalement fait par les électeurs des primaires sera le meilleur pour battre le redoutable candidat républicain.



Jean-Guy Giraud  06 - 03 - 2020

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(2) Article 4 de la Constitution française : "Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage”

Article 10 du TUE :  " 4. Les partis politiques au niveau européen contribuent à la formation de la conscience politique européenne et à l'expression de la volonté des citoyens de l’Union."

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