Une récente enquête menée par le NewYork Times (1) vient s’ajouter à de précédentes révélations relatives au financement du parti conservateur britannique par des oligarques russes. On se souvient que plusieurs cas de ce type avaient été dénoncés à l’occasion des campagnes sur le referendum du Brexit puis sur les élections législatives de 2019 qui ont porté Boris Johnson au pouvoir.
Nous laissons les lecteurs découvrir la teneur de cet article qui révèle comment un oligarque moscovite a versé d’importants subsides aux Tories par l'intermédiaire d’un membre de sa famille très influent au sein du parti à Londres - du nom de Ehud Cheleg (2).
Nous ne reprenons ici que certains passages significatifs de l’article :
« It is no secret that wealthy Russian industrialists have given heavily to the Conservative Party over the years. »
« For decades, Russian wealth has poured into the London economy, enriching the lawyers, accountants and real estate brokers who ironed out the details. British leaders looked the other way, even as the Kremlin sowed disinformation, meddled in elections and tried to co-opt politicians. »
« Banks in Britain are required to alert law enforcement officials to suspected criminal behavior. They do so through the National Crime Agency, which receives more than half a million suspicious-activity reports each year. »
« Former officials say they receive so many alerts that some never get read »
« Suspicious-activity reports are confidential by law. A spokeswoman for Barclays and a spokesman for the National Crime Agency refused to discuss the matter. The crime agency often refers these reports to other agencies to investigate. A spokeswoman for the Electoral Commission, the lead agency for investigating campaign finance, said it was unaware of any allegations against Mr. Sheleg »
Et le NYT de relever in fine que :
"By the time those revelations had been published, Mr. Sheleg was no longer just a donor. In fall 2018, he became a treasurer of the Conservative Party, a position responsible for fund-raising and ensuring that the party follows campaign-finance rules »
De notoriété publique, la législation britannique sur le financement des partis et des campagnes politiques est à la fois d’une grande complexité et, au total, d’un évident laxisme. Le contrôle de l’application de cette législation s’avère peu performant en raison de l’imbrication de plusieurs organes et de la faiblesse de leurs moyens humains et financiers. Les gouvernements successifs ne se sont guère préoccupés de cette situation en dépit des révélations récurrentes de la presse et des ONG.
S’agissant plus particulièrement de financements occultes provenant de proches du Kremlin et dans le contexte du conflit entre Moscou et les puissances occidentales, cette perméabilité du milieu politique et de la place financière londoniens peut s’avérer problématique.
Sur un plan plus général, il conviendrait de s’assurer que le laxisme britannique - relayé par les paradis fiscaux « de la Couronne » (3) - n’affecte pas les places financières de l’UE. Cette question pourrait d’ailleurs être incluse dans la négociation (toujours en cours …) sur les relations financières post Brexit entre l’UE et le Royaume Uni.
Jean-Guy Giraud 13 - 05 - 2022
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